Comment utiliser l’ombre d’occlusion en dessin?

Pourquoi et comment dessiner les ombres d’occlusion ?

Nous le savons tous, un dessin sans ombres et sans lumières nous parait plat. Le dessin des ombres et plus particulièrement de l’ombre d’occlusion permet d’apporter encore plus de volume à vos dessin.
Comme vous avez pu le voir dans l’article « comment dessiner en volume », ce sont les variations entre l’ombre et la lumière (les valeurs) qui donne cette impression de volume en dessin.

En faisant un zoom sur les ombres, on note qu’il existe plusieurs types d’ombre, les ombres propres, les ombres portées ou projetées, mais aussi les ombres d’occlusions.

L’ombre d’occlusion qu’on appelle (AO) dans le jargon du rendu 3D apportera un vrai plus à vos dessins.

1 – l’ombre d’occlusion, mais qu’est-ce que c’est ?

L’occlusion ambiante ou plus particulièrement l’occlusion ambiante (AO) est une ombre issue d’une lumière directe ou indirecte.

En 3D, on dit qu’elle est résultante de ce qu’on appelle l’illumination globale. (GI)

Pour résumer, l’illumination globale est une lumière générale qui illumine une scène dans sa globalité. C’est la somme de toutes les lumières (directe et indirecte) qui éclairent la scène dans sa globalité.

Elle concerne à la foi les lumières qui partent directement de la source lumineuse, mais également toutes les lumières réfléchies par l’ensemble des surfaces de la scène.

Pour comprendre l’illumination globale, je me représente souvent une scène extérieure avec le soleil qui est une lumière directe, et le ciel qui réfléchit cette lumière dans tous les sens.

Sur cette image, on note en jaune l’ombre projetée de la voiture et en bleu l’ombre d’occlusion. L’ombre d’occlusion est l’endroit où la lumière sera moins présente.Ainsi, l’ombre d’occlusion sera plus sombre.
L’ombre projetée (projection directe de la source lumineuse) sera en partie touchée par les lumières réfléchies résultantes de l’illumination globale, ce qui en fera une ombre bien plus lumineuse et colorée que l’AO.

La particularité de l’occlusion ambiante c’est qu’elle représente tous les interstices et les creux que cette illumination globale n’arrive pas à éclairer.

Elle dépend donc à la foi de la direction de la lumière directe et des réflexions globales de l’image.

Pour illustrer mes propos, j’utilise généralement l’image d’un puits profond où la lumière n’arrive pas à pénétrer.

Plus nous essayons de voir le fond, plus l’ombre d’occlusion est sombre.

2 – Comment se comporte-t-elle ?

Que se passe-t-il à l’intérieur d’une pièce et comment se comporte l’ombre d’occlusion?

Pour le dessin d’une pièce intérieure, l’ombre ambiante se comporte de la même manière.
La lumière directe provenant des sources de lumière (ampoules, soleil qui passe par la fenêtre, lampe, spot…) crée des ombres propres (sur l’objet) et des ombres projetées.

D’un autre côté, les surfaces qui reçoivent la lumière directe, réfléchissent cette lumière et créent des réflexions lumineuses qui illuminent la pièce indirectement.On obtient ainsi, une illumination globale de la pièce, partant de la source lumineuse directe, mais également des lumières réfléchies.

En jaune, les lumières directes provenant de l'extérieur, de l'ampoule et de la lampe de bureau et en bleu les lumières indirectes qui sont réfléchies.
Notez bien que les lumières réfléchies (light balance en anglais) se diffusent sur l’ensemble de l’image et vont dans toutes les directions. La somme de tous ces éclairages forme l’illumination globale.

Ainsi, l’ombre d’occlusion vient se nicher dans les creux que l’illumination globale ne peut pas atteindre.

3 – Comment dessiner l’ombre d’occlusion ?

Pour dessiner l’occlusion ambiante (AO), il faut comprendre dans un premier temps que les réflexions lumineuses arrivent de partout. Telle une balle rebondissante, la lumière sera réfléchie et perdra de son intensité progressivement.

Cette perte d’intensité progressive fait de l’ombre d’occlusion une ombre diffuse. Au fur et à mesure que la lumière réfléchie diminue, l’ombre d’occlusion s’assombrit à son tour.

Pour représenter mes propos, j’aime comparer cela à l’ombre présente sous une voiture.

Sur cette image, on observe de gauche à droite:
l’ombre projetée en jaune qui marque la limite entre le sol éclairé et le sol dans l’ombre. La première partie de l’ombre projetée est éclairée par les réflexions lumineuses (En bleu). Ainsi cette partie de l’ombre est illuminée (GI). Puis les réflexions perdent en intensités et l’ombre d’occlusion plus sombre s’installe progressivement.

Voici ce que vous pouvez observer concrètement dans la réalité.

https://pixabay.com/fr/photos/voiture-classique-vintage-v%C3%A9hicule-4621625/
Photographie de dimitrisvetsikas1969 – Je vous invite d’ailleurs à visiter sa galerie qui présente de magnifiques photos.

Je compare souvent l’ombre d’occlusion à une ombre de coins et de creux. Dans cette comparaison, il s’agit des interstices qui ne perçoivent plus la lumière globale.

Mais l’ombre d’occlusion ne se limite pas aux creux. Si vous prenez l’exemple de votre chambre. Il fait beau et grand soleil à l’extérieur et toutes les fenêtres de votre maison ou de votre appartement sont ouvertes à l’exception de la fenêtre de votre chambre. Ainsi, votre chambre vous paraitra plus sombre, car elle recevra moins de lumière. La porte étant ouverte vous percevez ce qu’il y a à l’intérieur, mais plus vous regardez au fond de la pièce, plus elle sera sombre.

C’est également cela une ombre d’occlusion, car toutes les réflexions lumineuses qui vous aident à percevoir le lit, l’armoire… perdent en intensité progressivement.

 – Comment appliquer cela au dessin ?

Quand je me concentre sur le dessin des ombres, je passe généralement par trois étapes.

1 – Premièrement, je dessine l’ombre projetée et l’ombre propre de l’objet à l’aide d’un aplat et en faisant bien attention aux valeurs que j’utilise. En dessin traditionnel, au crayon je passe directement à l’étape 2.

2 – Puis je mets en place des valeurs légèrement plus claires correspondant aux réflexions lumineuses (en bleu) qui modifient les valeurs de l’ombre (GI).  Au crayon, j’utilise des valeurs de plus en plus fortes (2B,5B, puis 6B…7B) en faisant bien attention de monter progressivement. Aussi je fais attention aux valeurs sombres afin de prendre en considération les réflexions lumineuses présentes dans l’ombre.

3 – Enfin, je place les ombres d’occlusion (en rouge) avec une valeur plus sombre dans les endroits où la lumière à du mal à arriver.

Remarque : Entre les objets et les surfaces sur lesquelles se trouve l’objet, on notera (A) une ombre d’occlusion présente sous forme d’une ligne très fine et très sombre venant souligner la présence de l’objet sur son support.

Pour le dessin d’anatomie, l'(AO) devra se placer sous les aisselles, entre le menton et le cou, entre les vêtements et la peau, etc.

L’intensité de l’ombre dépendra de la profondeur des creux et des différentes matières.

Conclusion :

L’ombre d’occlusion est plus souvent utilisée pour réaliser des dessins réalistes et ne s’adapte pas toujours au dessin stylisé.
En revanche, en l’utilisant dans vos dessins vous apporterez un vrai plus à vos volumes. Finalement, elle permet également d’augmenter les contrastes entre vos surfaces éclairées et vos surfaces dans l’ombre.

À votre tour de mettre en pratique ce type d’ombre dans vos dessins. Aussi, dites-moi en commentaire si vous connaissiez déjà ce type d’ombre et si vous l’utilisez déjà ?