Comprendre comment dessiner les mains est indispensable dès l’or qu’on souhaite dessiner des personnages d’observation ou d’imagination.
Le dessin des mains a toujours été très périlleux pour moi et encore aujourd’hui malgré mes connaissances en perspective.
En commençant le dessin, on apprend toujours à dessiner des mains de face, puis les mains avec le poing fermé. Deux grands classiques assez plat et rigide qu’on ne peut malheureusement pas dessiner dans toutes les situations.
Quand vous souhaitez dessiner les mains, il est important de comprendre les bases (proportion, anatomie, limites physiques…) puis de revenir à l’essentiel et ne pas oublier de créer du volume.
1 – Anatomie et proportions d’une main
Pour dessiner les mains je vous recommande dans un premier temps de focaliser votre attention sur les dimensions qui composent une main. En effet, il existe certains rapports de proportion entre la paume et les doigts, entre le pouce et le reste de la main, entre les différentes phalanges… qui vous aideront à garder un dessin cohérent.
Premièrement il est important de comprendre que la partie palmaire de longueur A sera de la même longueur que votre doigt le plus long (le majeur).
Vous pouvez donc facilement diviser le dessin d’une main en deux carrés égaux. Le carré n° 1 représente la partie palmaire de la main et le second carré n°2 l’ensemble des doigts. C’est un bon moyen de se souvenir du rapport d’échelle entre les doigts et la paume de la main.
Une autre mesure importante à retenir quand vous dessinez les mains, c’est la composition d’un doigt. Le doigt est composé de trois os qui sont appelés les phalanges.
Le premier os (phalange proximale) que j’ai nommé B donne le ton, car en multipliant sa longueur par deux on obtient la longueur totale du doigt. Si on prend la dernière phalange (phalange distale, celle où se situe l’ongle), sa longueur C multipliée par deux donne la longueur de la phalange intermédiaire.
Ce n’est pas une règle absolue, car chaque individu est unique, mais c’est une façon assez simple de mémoriser les bonnes proportions.
Le pouce est un peu à part, car il possède ses propres dimensions, mais on pourrait dire que son os métacarpien arrive environ la moitié du métacarpe de l’index et que sa deuxième phalange (bout du pouce) dépasse d’un ongle le métacarpe de l’index.
Maintenant que vous visualisez les proportions d’une main, il faut encore pouvoir lui donner du volume. Pour comprendre le volume de la main, il est important situer les zones de muscles et les zones tendineuses.
2 – Les muscles de la main
L’ensemble des muscles de la main se concentre dans la partie n°1, c’est-à-dire dans la partie palmaire de la main.
Quand on observe la face palmaire de la main, on remarque surtout deux groupes de muscles que j’ai schématisés en vert et en rouge.
La partie verte regroupe tous les muscles qui permettent de bouger le pouce. Cette partie ressemble à « un pilon de poulet bien dodu » qui donne énormément d’épaisseur à la main. La seconde partie (en rouge) rejoint le petit doigt (auriculaire) jusqu’au poignet et constitue des muscles moins proéminents.
Remarque :
Comme je le disais plus haut, les doigts ne possèdent pas de muscle. Mais comment ils bougent dans ce cas ?
Les doigts sont essentiellement constitués de tendons (les tendons fléchisseurs sur la face avant et les tendons extenseurs sur la face dorsale de la main).
Ces tendons sont reliés aux muscles de l’avant-bras et permettent aux doigts de bouger. C’est comme si on tirait sur des cordes.
Je vous invite à regarder la vidéo de Scilabus qui illustre parfaitement le sujet : Nous n’avons pas de muscles dans les doigts !
Maintenant que vous connaissez l’anatomie complète d’une main, nous allons maintenant aborder les limites physiques d’une main. Quels sont les donc les différents mouvements qui composent une main.
3 – Le mouvement de la main
Pour éviter les erreurs de mouvement, il est important de décomposer ce qui est possible ou non en dessin. Si vous mettez votre main en face de vous vous allez rapidement constater qu’on ne peut pas réaliser de rotation à l’infini.
Vers la gauche, côté pouce, vous ne pourrez pas bouger plus de 20° environ alors que vers la droite vous arriverez à environ 60° sans trop de difficultés.
Les doigts peuvent également bouger verticalement, ils sont faits pour ça. Ils sont limités du côté dorsal, mais peuvent se replier complètement et former une sorte de U du côté palmaire
Ce mouvement permet notamment la préhension des objets.
Ok, vous allez certainement me dire que c’est très intéressant de connaitre ces informations, mais concrètement comment dessiner les mains.
4 – Dessiner les mains
–La première chose à faire pour apprendre à dessiner les mains, c’est le dessin d’observation. En effet c’est en dessinant des mains régulièrement que vous vous habituerez à les représenter correctement.
Pour ce faire j’ai mis en place un pack de plus de 1000 références photo qui pourront vous aider pour le dessin d’observation, mais aussi à utiliser comme référence dans vos dessins d’imagination.
Le dessin d’observation c’est bien, mais la copie simple ne suffit pas. Privilégiez une copie intelligente en vous concentrant sur les volumes qui composent la main.
–La seconde chose à faire pour vous améliorer avec de dessin des mains, c’est de simplifier pour mieux comprendre la volumétrie des mains.
Pour visualiser les volumes, vous pouvez simplifier le dessin des mains en segmentant celles-ci en volumes plus simples et à les représenter en perspective.
Vous pouvez segmenter en trois parties distinctes, la paume de la main, les doigts et le pouce.
La partie palmaire par exemple peut être simplifiée par un parallélépipède (1). Ensuite, la naissance des doigts n’est pas parfaitement droite, mais elle se divise plutôt en deux angles asymétriques (2). Une grande pente du côté de l’auriculaire (petit doigt) et une pente plus courte du côté de l’index.
Enfin, la partie palmaire n’est pas parfaitement plane, mais représente une légère courbe. (3) et (4). Ce type de simplification est très utile quand vous voulez dessiner la main de face ou avec la partie palmaire très visible.
Vous pouvez aussi augmenter la difficulté en ajoutant du détail à vos simplifications. Vous pouvez par exemple donner un aspect organique (simplification n°2) à votre dessin. Le but ici, c’est de vous familiariser avec la géométrie des mains en bougeant ces simplifications dans tous les sens. Quand vous êtes à l’aise avec les volumes parallélépipédiques, passez aux cylindres et ainsi de suite.
Le pouce est composé de deux phalanges que vous pouvez représenter par des volumes cubiques ou cylindriques.
Comme nous l’avons vu plus haut, pour la partie du métacarpe où se situent les muscles du pouce, vous pouvez imaginer un pilon de poulet bien dodu. C’est une façon très imagée et simpliste de retenir la forme du pouce.
–L’avant dernière étape pour apprendre à dessiner les mains, c’est de prendre des raccourcis. Dessiner une main ouverte et un poing fermé ne s’aborde pas du tout de la même manière.
–La dernière chose à faire pour améliorer le dessin de vos mains, c’est de mettre en pratique tout ce que vous avez vu ici.
Comme je le disais au début de cet article, le dessin des mains a toujours été très compliqué pour moi, mais le simple fait d’avoir réalisé cet article pour vous m’a permis de faire un pas de géant dans mon apprentissage.
Cette amélioration a été possible, car j’ai pratiqué encore et encore pour vous illustrer toutes ces informations et c’est comme ça qu’on progresse.
À votre tour de dessiner pour progresser!